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Dans cette période de réductions budgétaires sans précédent, la prise en compte d’une culture ouverte et émancipatrice, nourrie par la création, ne semble plus perçue comme une évidence ni une nécessité par de nombreux responsables politiques. De tous les côtés, à droite comme à gauche, on observe un désengagement décomplexé du soutien à la création, sous prétexte que ce n’est pas assez  « populaire », ni suffisamment « rentable », bref il s’agirait d’un luxe qui n’intéresserait que peu de monde et dont la société pourrait se passer…

C’est un autre message, contre ces idées reçues, que, par cette opération, nous voulons transmettre aux élus et décideurs des politiques publiques en faveur de la culture.

• La création est « vitale »
Une société sans création, repliée sur elle-même, devient une société stérile, incapable d’imaginer son présent et de se projeter dans le futur. La création artistique, associée à un travail de recherche et d’innovation, est indispensable à l’enrichissement et au renouvellement des langages artistiques contemporains. Sa place est aussi importante que celle du patrimoine, dont elle fera partie dans le futur.

• La création est « d’utilité publique »
Les conditions du renouveau des valeurs, de la construction de nouveaux imaginaires collectifs ne peuvent exister si les conditions de la création artistique et de l’émergence de formes nouvelles ne sont ni réunies, ni garanties par la puissance publique. Celle-ci permet à la création d’exister et de se développer, condition indispensable pour garantir la diversité culturelle.

• La création est « sur le terrain »
La création est un laboratoire à ciel ouvert portée par des acteurs territorialisés, développant une  « culture de proximité » et impliqués dans les lieux de formation et d’éducation proches des lieux de vie et des espaces de sociabilité. Elle fertilise le tissu culturel associatif et indépendant provenant de la société civile.

• La création est « rentable »
Les structures indépendantes résistent mieux à la situation en cours, et sont à même de promouvoir des modèles culturels originaux, en phase avec les mutations sociales et culturelles. Pour le même « service rendu » aux citoyens, elles sont économiquement bien plus « rentables », en termes d’investissement public. Elles renouvellent les modèles d’actions culturelles avec une capacité d’adaptation efficace et souple face aux évolutions des pratiques culturelles des citoyens.

• La création est « solidaire »
L’exigence des pratiques professionnelles et leur meilleure intégration dans l’école, dans les structures de formati on et de transmission, auprès des publics, dans les milieux associatifs non culturels et dans l’espace public sont un facteur puissant de montée en qualité des pratiques individuelles. Créant des solidarités, la création permet aussi d’élargir l’horizon des pratiques artistiques en « créant un dialogue entre ce qui se fait dans le local et ce qui se construit dans le  global ».

• La création est « démocratique »
Tentée par la « culture pour chacun » et la « communautarisation » des pratiques et des publics, la création met en valeur non pas l’universalité de la culture occidentale, mais « l’universalité des interactions culturelles », valeur qui est au centre de la démocratie.

• La création est « populaire »
Les artistes et acteurs culturels multiplient les initiatives en direction des publics. Rencontres, répétitions publiques, dialogues, concerts-lecture, master class, etc. développent par capillarité des publics de plus en plus nombreux, diversifiés, engagés, critiques et passionnés. Des liens plus étroits entre le milieu professionnel, l’éducation artistique et les pratiques amateurs se développent, dans une dynamique de complémentarité entre l’héritage de l’éducation populaire et celle du milieu artistique professionnel.

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